Thierry Frémaux,  » Si nous avions su que nous l ‘aimions tant, nous l ‘aurions aimé davantage », édition Grasset, 2023.

On a beau sortir d’hospitalisation, on en est toujours vivant (et c’est tant mieux!) et on a encore le temps de faire parler sa cinéphilie et de lire des livres vivifiants en ce sens.

Et le livre-souvenir de Thierry Frémaux rentre bien dans ce cadre-là ; livre-hommage au grand cinéphile Bertrand Tavernier (1941-2021), souvenirs et anecdotes d’un Lyonnais d’origine et qui s’assume comme tel. Un livre très agréable à lire (avec un style littéraire affirmé), qui fourmille d’anecdotes et de précisions affûtées sur un véritable humaniste cinéphile. Un livre-somme dont le cadet Thierry Frémaux est rempli d’admiration et de sollicitude vis-à-vis de son aîné Bertrand Tavernier, qui lui apprend beaucoup, surtout par l ‘entremise de l’Institut Lumière, véritable structure cinéphile qui répond, par sa programmation, à de véritables enjeux didactiques et pédagogiques (il n’est qu’à voir et à constater sa riche programmation chaque semaine…). Un livre qui nous fait comprendre et assimiler les enjeux actuels et contemporains de la critique cinématographique, les divers courants cinéphiles et les disputes, polémiques afférentes.

Le maître et l ‘élève: Bertrand Tavernier et Thierry Frémaux.

Bertrand Tavernier, et le livre nous le montre bien, aura occupé tous les postes importants en matière cinématographique ; à la fois, attaché de presse, réalisateur, producteur, programmateur, critique…un formidable passeur cinéphilique avec des goûts bien affirmés (défenseur acharné le plus souvent de réalisateurs américains blacklistés, ennemi aussi de la bien-pensance critique ou du politiquement correct…) et un réseau de connaissances internationales (tant sur les plans des festivals internationaux, que des campus universitaires anglo-saxons). Bertrand Tavernier s’y révèle un maître, un érudit respecté et reconnu par tous les exégètes cinéphiliques.

Thierry Frémeaux, Bertrand Tavernier

Bref, un livre plus qu’utile et divertissant pour un maître cinéphilique unique en son genre, par sa culture et sa verve. Une véritable déclaration d’amour aussi pour toute une époque cinéphilique (Les années 1980 et 1990) et une structure (l’Institut Lumière dans sa naissance et son déploiement programmatique…), dont il faut rappeler le sens du service public réaffirmé semaine après semaine.

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