Juliette Binoche en état de grâce.

Le dernier numéro (N°12) de la remarquable revue « la 7ème obsession » nous a offert un entretien-somme de Juliette Binoche actrice. Et comme souvent quand une comédienne nous parle de son métier et de ses films, elle ne fait pas les choses à moitié (cf Isabelle Huppert, les Cahiers du Cinéma, n°477, comédienne qui prend en charge le numéro et les entretiens qui vont avec afin de développer une image globale d’actrice au travail ou en réflexion).

Un véritable autoportrait en ce qui concerne Isabelle Huppert, avec photos de tournage, témoignages de cinéastes ou d’acteurs, choix visuels des pages. Un numéro collector de 1994 à relire.

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Ici, Juliette Binoche revient sur son métier de comédienne en plusieurs volets et c’est franchement passionnant. Passionnant car Juliette Binoche a duré dans ce métier depuis des décennies aussi bien pour le cinéma que le théâtre, donc son avis est intéressant sur bien des points (elle a ainsi 53 ans, elle a tout vu et tout appris sur ce métier).

On sent qu’elle s’est investie, voire surinvestie dans cet entretien. Juliette Binoche qui fut, pour beaucoup, une icône intouchable avec les premiers films de Léos Carax dans les années 1980 (j’avais des potes lycéens qui faisaient de véritables expérimentations artistiques ou collages avec des photos en gros plan de Juliette Binoche dans « mauvais sang »(1986) et les affichaient partout dans leur appartement, tu pouvais ainsi suivre tout le déroulement narratif du film dans les couloirs, VERIDIQUE!! La passion mène à tout et je vous raconte pas ce qu’ils faisaient le soir…).

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Mauvais sang

Juliette Binoche in Mauvais Sang (1986) by Leos Carax | Juliette binoche,  Cinéma, Cinématographie

https://www.youtube.com/watch?v=55a9Dsl_lfY

https://www.youtube.com/watch?v=kBaY2hXuzEY

Entretien en plusieurs parties:

PARTIE I : Ici et maintenant (on dirait le slogan politique de 1981!)

PARTIE II: Ce qui se passe à travers soi.

PARTIE III: Les émotions qui affleurent

PARTIE IV: Délivrer les personnages

PARTIE V: Le partage avec l’autre

Ici, dans cet entretien, Juliette Binoche nous présente le film de Claire Denis, « un beau soleil intérieur » (sortie le 27 septembre 2017), sa rencontre avec cette cinéaste, la thématique du film, le scénario de Claire Denis et de Christine Angot. Elle revient aussi sur son métier d’actrice, sa vision organique, comment « il faut se donner à l’autre », le don de soi, accepter le côté animal d’un acteur ou actrice, ne pas trop intellectualiser, savoir INCARNER un rôle…

https://www.youtube.com/watch?v=O_hOcDe5wLo

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https://www.youtube.com/watch?v=qRjRrhT37lE

Don de soi qui se fait au-delà de sa propre volonté, volonté qui peut s’ériger comme un mur entre soi et les autres. Selon elle, plus on avance dans le temps, plus il faut lâcher cette volonté. Il faut savoir s’échapper, être dans l’instant, la situation et laisser l’égo au placard. D’où l’importance de la connection entre acteurs et metteur en scène, ne pas être toujours dans la performance pour la performance.

https://www.youtube.com/watch?v=91F0VGMyzYs

Juliette Binoche dans « BLEU »(1993):

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Entretien qui rappelle aussi cette vérité première, « le corps est un outil », matière corporelle transformable et transformée. Et pour cela, ne pas oublier que Juliette Binoche pratique la danse depuis des années ; le corps est comme un crayon ou un pinceau selon elle. Ne surtout pas intellectualiser des rôles, laisser la vie intérieure faire les choses et lâcher prise. L’art c’est ça, être témoin d’une chose qui nous dépasse. Il s’agit d’arriver, en tant qu’actrice, vers un lieu qui nous dépasse, qui dépasse la relation même actrice-metteur en scène.

Krzysztof Kieslowski et Juliette Binoche sur le tournage de « Bleu »(1993):

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Et pour cela, Juliette Binoche fait appel à son expérience personnelle, à son vécu pour jouer ces scènes, utiliser des gammes de notes personnelles pour des prises qui se répètent 10, 20 ou 30 fois dans des axes différents.

Et avec le vécu, Juliette Binoche est servie, comme pour « Sils Maria »(2014) d’Olivier Assayas où elle n’a pas hésité à prendre du poids pour ce rôle, d’être gênée dans son corps pour représenter le malaise de cette femme qui traverse une crise de désir, une crise intérieure.

« SILS MARIA »(2014) d’ Olivier Assayas :

https://www.youtube.com/watch?v=mc56_ZmQjoM

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Gamme d’émotions que l’actrice assume avec différents thèmes à son répertoire. Et pour être bien filmé, il faut sentir la bienveillance et l’amour du réalisateur à son encontre. Ainsi, Juliette Binoche rappelle que, dans sa filmographie, ce ne fut pas toujours le cas. Et là, ben l’actrice est un peu seule.

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Bref, on l’aura compris, par cet entretien, Juliette Binoche a une approche très spirituelle de son métier, qu’elle exerce depuis près de 35 ans. Pour elle, avoir une foi intérieure est primordiale afin de jouer, incarner une certaine réalité. Et ce film de Claire Denis, « un beau soleil intérieur », rentre bien dans ce cadre de jeu. Un entretien-somme donc qui permet de mieux découvrir le rayonnement actuel de cette comédienne, avec divers photos intimes à la clé. Passionnant de bout en bout (à faire lire et découvrir dans les cours de théâtre ou même de cinéma).

« Caché »(2005) de Michael Haneke:

https://www.youtube.com/watch?v=5_ZtfuvxpEw

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Filmer les corps dans « 120 battements par minute ».

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On a tout dit sur le long métrage de Robin Campillo, la matière et la mise en scène du film sont passionnantes. C’est d’abord un film coup de poing, un film didactique aussi qui revient sur le grandes luttes d’Act-Up Paris dans les années 1990, mais pas que cela. Rappelons qu’Act-Up Paris est né en juin 1989, association de lutte contre le sida qui prend comme modèle son référent américain crée en 1987. Association plus urbaine et plus radicale que AIDES et  qui cherche à développer pour tous la mise sur le marché des traîtements VIH, le droit à l’information, fait un gros travail de prévention et lutte pour un accès plus équitable aux soins (surtout pour les minorités et les exclus).

http://www.actupparis.org/http://www.actupparis.org/

https://www.youtube.com/watch?v=DZXfUAGYuT8

120 battements par minute - La Cinémathèque québécoise

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Actions sur le terrain, distribution de la parole, réunions hebdomadaires, dimension didactique (mais pas trop), voilà des partis pris de mise en scène bien mises en exergue par Robin Campillo ; resserrement du film autour d’un couple (Sean et Nathan)  lors de la seconde partie, on part ainsi du collectif pour aller vers l’intime, surtout vers la fin (la lente agonie de Sean). Dimension visuelle du film car on constate beaucoup de plans serrés, autour des visages ; les  corps en entier sont peu filmés cependant surtout dans la première partie du film. Film qui se déroule ainsi en 2 temps, les réunions hebdomadaires d’abord et les personnes militantes ensuite, beaucoup de dialogues à 2 dans ce long métrage.

Long métrage qui est d’abord l’histoire d’Act-Up de l’intérieur mais aussi des personnes qui y militaient ;  on y inventait tout, des actions, des combats aussi bien pour  soi que pour le collectif Act-Up. Ainsi, on peut émettre quelques critiques sur la véracité du film: violence édulcorée, contexte politique oublié d’une époque qui tâtonne avec la maladie, tout est à inventer finalement…objet trop pop aussi? Les musiques électros (ah Jimmy Sommerville et « smalltown boy », le bon temps…) y sont omniprésentes ce qui renforcent les côtés nostalgiques et énergiques du film. Ces personnages sont-ils héroïques? Partie énergique et musicale très forte, souffle épique bien montré par ce film chez les militants d’Act-Up. Corps montrés aussi bien pour faire la fête mais aussi pour mourir, mais est-ce  pertinent pour autant?

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120 battements par minute, présenté par A. Rebotini

THIBAULT, président d’Act-Up Paris dans le film:

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La première scène du film est symptomatique (décider d’une action sur le terrain contre une industrie pharmaceutique), la violence d’Act-Up y est-elle ainsi légitime? Qu’est-ce qu’un combat de ce genre? Lutter contre l’injustice? Contre l’injustice ou l’incompétence des politiques, des industries pharmaceutiques…scènes frappantes des sangs éclaboussés sur les murs, les CRS qui essaient de faire sortir les manifestants (avec des gants en plus, s’agirait pas de se salir…). Film trop édulcoré? Le cinéaste ne prend pas trop par la main les spectateurs  ; les scènes d’action restent softs (alors que tous les témoins de l’époque parlaient de scènes coups de poing, de violence inouïe entre les divers protagonistes) ; ça reste plutôt médical, un peu comme Nathan qui prend soin avec douceur et empathie de Sean, séropositif. Faut pas choquer le bourgeois dans la salle non plus.

SEAN et NATHAN:

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Film trop sage alors? Oui certainement, un peu comme le personnage de Thibault, président d’Act-Up, individu passionnant qui reste trop dans la communication, un peu trop politique ; il pense toujours à l’image d’Act-Up vis-à-vis des médias, au rapport précisément avec les corps, avec la mort (image des morts véhiculée qui fait peur avec ce virus). Image aussi des corps en sursis ; les personnages ont du mal à se projeter dans l’avenir, dans la prochaine réunion hebdomadaire avec des considérations bien glauques (mais justifiées), combien il me reste de globules blancs dans le sang (« t’as baissé ta moyenne cette semaine? », « Et toi? »…).

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Rappelons aussi que Robin Campillo fut co-scénariste d' »Entre les murs »(2008), film passionnant sur l’enseignement et ses difficultés ; il sait ainsi filmer les groupes, les prises de parole un peu brouillonnes, le bordel ambiant, la radicalité des propos…Discours et radicalité qui se diluent avec le temps du film cependant. Problématique d’Act-Up oublié? Oui selon moi, au profit de questions sentimentales trop douces, de l’histoire d’amour romantique entre Sean et de Nathan dans la seconde partie du film, au détriment du contexte politique de l’époque, mais c’est un choix voulu de Robin Campillo (ne pas être trop pesant avec le politique).

De manière générale, la problématique du film peut se définir comme suit: que faire pour que mon cadavre en tant que séropositif et militant d’Act-Up existe APRES la mort? Enjeu politique du corps (Baiser devient ainsi une thématique politique, avec des slogans marrants comme « des molécules pour que l’on s’encule » ou « moins de banquiers, plus d’enculés »). Pour preuve, comment les militants et personnes d’Act-Up investissent et occupent l’appartement du mort Sean lors de la dernière partie du film ; il faut ainsi décrypter la scène, « tu n’es pas mort pour rien Sean, nous continuons ton combat » avec communiqué de presse à la clé (Récupération militante des morts).

120 battements par minute, Robin Campillo - Débordements

Ainsi, c’est d’abord un film sur la vie, la vie toujours gagnante à la fin sur la mort. Film optimiste finalement. Ne pas oublier les acteurs de ce film (Arnaud Valois, Nahuel Perez Biscayart…)  qui développent une présence incroyable et une Adèle Haenel au-delà du géniale (une vraie force en action dans ce film).

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https://www.youtube.com/watch?v=8pV0zeGCNWU

https://www.youtube.com/watch?v=tdGdNtqFPIU

ABRACADABULLES: un festival BD sur le règne animal (9 et 10 septembre 2017)

Pour rappeler cette chose évidente, en Vendée, il y en a des événements culturels et notamment de petits festivals BD, comme celui d’ABRACADABULLES qui a lieu chaque année à Olonne-sur-Mer (9 et 10 septembre 2017).

 

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Près de 40 auteurs encore attendus cette année. Un prix Jeune Talent sera attribué pendant le festival, sur le thème »Le règne animal ». Il y aura également un ex-libris pour cette édition avec une étiquette de vin réalisée.

 

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Affiche réalisée par Lucy Mazel (Prix Jeune Talent 2016 avec « Communardes! Les éléphants rouges » ed Glénat et que l’ex-libris sera réalisée par le prix jeune Talent 2015 avec « Magda Ikklepotts » chez Ankama par Krystel).

Au niveau animation en complément de la projection du film de Vincent Marie « Là où poussent les Coquelicots »-2016, 52 minutes, du bulle express (le samedi 9 septembre à 16h, les artistes du festival exécuteront des dessins sur le thème du festival) et de l’exposition au Bureau d’Information Touristique d’Olonne sur mer, il y a aura aussi la structure gonflable, Lucky Benji et ses ballons, atelier paper toys, la présence aussi de l’association « Les Tables d’Olonne » pour des démonstrations de jeu.

PETITS SOUVENIRS DU FESTIVAL BD:

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AUTEURS PRESENTS:

AMANDINE,BAZOT, BENO, BERTIN, CARETTE, CHAMI, CLERJEAUD, CROMOU – BONIS,DAV – AUGEREAU, DELACOUR, DONSIMONI, DRAC, DZACK, FLAYAN, GALIEN, GAUDIN, GESS, IVARS, JOSEPE, JULIE M., LERECULEY, LOMIG, LOTH, LUKY – MAZEL, MADD, MAYEN, MOREAU, NIKOPEK, PERROTIN, PICAUD, PLANCHAIS, PLISSON, PLISSON Luc , POLPINO, PYTHON, ROOSEVELT, RÜCKSTÜHL, SEJOURNÉ, TRICHET.

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ESPACE CULTUREL LE HAVRE d’OLONNE

SALLE DES CORDULIES

71 rue du 08 mai 1945

85340 OLONNE-SUR-MER

TEL: 06-15-88-15-60