Les Américains ont-ils vraiment marché sur la lune?
Et bien non selon bon nombre de films récents ; dans la lignée des films ou thèses complotistes, de véritables fictions sont liées à cet alunissage (d’Apollo11 de juillet 1969) et en réfutent la véracité. Un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour l’humanité, vraiment?
Commençons donc par « Moonwalkers »(2015) qui s’empare de toute la mythologie sixties afin de nous décrire un monde en complète mutation: hippies dégénérés, espions de la CIA rigides et incompris, créateurs largués et jeunes nymphettes droguées…dans une optique impérialiste, les USA et d’abord la CIA veulent faire croire à tout prix (surtout face aux Russes) que ca y est, on a bien été les premiers à alunir, surtout si la mission est amenée à échouer ou à faillir.
Dans ces cas-là, pourquoi ne pas faire appel à des espions traumatisés par la guerre du Viêtnam, Tom Kidman (Ron Perlman) fera donc l’affaire et retrouver Kubrick aussi, afin de filmer des paysages lunaires . Cela suppose se rendre en Grande-Bretagne où S.Kubrick réside, rencontrer son agent et faire affaire avec lui. Malheureusement, cela ne se passe pas aussi bien que prévu, c’est le moins que l’on puisse dire, surtout en faisant affaire avec des gens (Jonny Thorpe et son compère « Stanley Kubrick »Léon) qui n’y connaissent absolument rien dans le cinéma. Film désopilant car il nous montre une faune bien déjantée, un résumé affolant des sixties: réalisateur capricieux, acteurs de même, mafieux anglais intéressés, Hippies bien barrés, LSD et marijuana à tous les étages…
En même temps, si les personnages sont très typés, ils évoluent aussi avec l’histoire ; les 2 « bras cassés » (Léon et Jonny Thorpe) deviennent véritablement amis avec Tom Kidman, ce sont eux qui font « tenir » le film alors que tout part en vrille ; mine de rien ce film est tourné, les scènes dans la boîte malgré un environnement anxiogène et violent. L’agent Tom Kidman tombe amoureux d’une jolie hippie, s’habille de même, goûte aux joies des drogues douces dans une villa très flower power… Film hilarant d’Antoine Bardou-Jacquet , gros succès dans divers festivals (Prix du public aux Utopiales 2015). Si pour les missions Apollo, nous n’avons pas atterri sur la Lune, on s’est bien amusés sur Terre ; voilà la problématique du film.
Personnage de Stanley Kubrick que l’on retrouve curieusement dans « Opération avalanche »(2016) de Matthew Johnson, que l’on a pu voir lors du dernier FIF85. Le pitch: dans les années 1960, 2 jeunes agents de la CIA chargés d’infiltrer la NASA (à la recherche d’espions russes) se rendent compte que les ingénieurs de celle-ci ne peuvent en aucune manière faire alunir la mission Apollo 11, ils vont donner un coup de pouce au destin et à la NASA en tournant de fausses images d’alunissage. Images d’archives, costumes et personnages d’époque, bureaucratie ubuesque de la CIA et de la NASA, paranoïa d’époque et vedettes de même. Grand moment, la visite aux studios anglais du tournage de « 2001, l’odyssée de l’espace »(1968) de S. Kubrick, les 2 agents y découvrent comment Kubrick a développé ses effets spéciaux (pour les paysages lunaires et désertiques notamment). Ils vont décider d’utiliser les mêmes méthodes.
KUBRICK sur le tournage de « 2001, l’odyssée de l’espace »(1968):
OPERATION AVALANCHE (2016):
C’est donc comme pour « Moonwalkers », des scènes désopilantes d’images de tournage, de bricolage intensif sur les tables de montage, de chefs de la CIA complètement dépassés par les événements…alunir, ça développe toutes les passions et devient un enjeu stratégique majeur (contexte de la Guerre Froide). Par ces 2 films, on se rend compte aussi qu’alunir revêt une importance primordiale pour les sociétés occidentales et la société américaine en particulier, il faut rester dans la norme, dans le positivisme scientifique et historique ; malheureusement, cela ne se passe pas comme prévu car le contexte n’a rien de normal, les drogues et hippies sont bien présents tout comme les pseudo-artistes ou espions de toute sorte, développant une faune de cinglés et de barrés totaux. Dans ces 2 films, il y a toujours opposition entre pseudo-normalité (CIA, NASA, Nixon…) et marginaux (?) de toute sorte (artistes, acteurs ou mafieux…).
OPERATION AVALANCHE (2016):
On peut se demander aussi comment ces rumeurs de non-alunissage se sont développées, quels en sont les fondements théoriques et pratiques?
C’est le documentariste français William Karel dans « Opération Lune »(2002) qui a mis en scène cette idée que les Américains et la lune, ça peut faire 2. La preuve par de faux témoignages de personnages de l’époque comme Buzz Aldrin, Henri Kissinger, Richard Helms (directeur de la CIA sous Nixon), Alexander Haig (chef d’Etat-major sous Nixon) ou la propre veuve de S. Kubrick, Christiane Kubrick…Faux documentaire, plus vrai que nature, qui officialise, d’une certaine manière, les théories du complot, la manipulation des images, les faux paysages lunaires…tout ces films et documentaires mettent en avant les dangers de la véracité des images filmées, que ce soit pour la lune ou d’autres. A suivre donc.