https://www.youtube.com/watch?v=kmTkM2m7yRw
Jacques Lacan (1901-1981):
https://www.youtube.com/watch?v=0nB8mPG6CWE
A la demande générale et finalement, n’écrivant que sur ce qui m’intéresse ou me passionne véritablement sur ce site (hé ho, j’vais pas m’emmerder!), ré-analysons le film génial de Justine Triet « Victoria »(2016) sous l’angle de la psychanalyse lacanienne cette fois, sachant que l’héroïne (Victoria Spick, avocate, interprétée par Virginie Efira) fait appel à ce type de psychanalyste (tout comme à un inquiétant acupuncteur et à une voyante) pour aller mieux dans sa vie privée et professionnelle bien compliquée.
L’affiche du film porte en elle-même les symboles psychanalytiques, à savoir le divan et en arrière-plan son baby-sitter (l’inconscient?) Samuel Mallet (Vincent Lacoste).
https://www.youtube.com/watch?v=LxYVQf5FvE4
Paradoxalement, toujours la parole libératrice (même en prison):
https://culture494.wordpress.com/2017/08/30/virginie-efira-2-0/
Dans un précédent article, j’ai déjà indiqué comment la structure narrative du film s’imprégnait dans son essence même du schéma lacanien, du conscient/inconscient. La psychanalyse lacanienne est par nature basée sur la parole (tout comme la psychanalyse freudienne d’ailleurs), donc s’intègre bien avec les dialogues ou scénario d’un film.
Une psychanalyse assise et de face:
Ici, on voit Victoria Spick dans 4-5 séances avec son psy, séance couchée, assise, de face et cela a son importance, la séance de face est prête à être interrompue par le psy (le psy: « arrêtez de me dire si je comprends où vous retournez sur le divan ») à mesure que l’histoire et les péripéties progressent. Le psy joue ainsi un rôle premier dans ce film ; il fait ainsi progresser la narration par ces questions posées (« Vous avez couché avec ce juge? ») développant cette idée que non seulement je suis acteur dans le déroulement de l’histoire, mais aussi par mes séances psychanalytiques sur le sujet.
Le schéma lacanien:
Dès le début du film, elle se demande ainsi avec amertume comment ça a pu « merder » chimiquement dans sa vie ; chez ce psy, elle est dans la parole, les silences aussi (plans qui se succèdent ainsi habilement entre les moments professionnels (avec une de ses clientes) et celui du psy ; alternance aussi amis/psy). Le sujet y est donc actif, dans la parole dans le film (et c’est normal étant donné la profession de Victoria Spick, avocate), mais aussi dans la réaction des événements et c’est ce qui fait le génie de ce film, intégrer la parole lacanienne comme vecteur narratif des séquences filmiques (cas flagrant dans la plaidoirie finale de l’avocate Victoria Spick pour défendre son ami Victor Kossarski (Melvil Poupaud)) ; à cette exposition orale se succèdent en flashbacks des scènes antérieures notamment avec son ami Samuel Mallet, scène sous acide aussi.
Ainsi, tout au long du film, les paroles ou mots sont omniprésents ; paroles judiciaires, paroles intimes ou paroles psychanalytiques donc séquences cinématographiques passionnantes. De plus, la psychanalyse lacanienne se voulait très novatrice pour l’époque, révolutionnaire même dans sa façon d’appréhender les personnes et leurs névroses (l’inconscient comme élément premier du sujet) ; révolutions que l’on peut mettre en parallèle avec ce film, très novateur dans sa mise en scène et le jeu des acteurs.
https://www.youtube.com/watch?v=Ogcdsv-O4nc
Une dernière plaidoirie marquée par l’inconscient et les acides (surtout les acides!):
Les relations imaginaire/symbolique en psychanalyse:
Ainsi, pour les lacaniens, ce sont par les mots et les songes que l’inconscient peut s’exprimer. Et Victoria Spick se débat ainsi dans une phase dépressive après sa mise à pied de 6 mois comme avocate ; avec ce qui lui tombe sur le paletot, son psychisme n’arrive plus à suivre son conscient, d’où phase dépressive, puis renaissance (« il faut que je me reconnecte avec l’humanité ») du corps et de l’esprit, alors qu’avec un de ses amants d’Internet, elle était dans la négation du corps: « il fallait s’en débarrasser » car trop lourd et l’on connaît l’importance du corps symbolique dans la pensée lacanienne face au corps organique, machine à jouissance. Elle-même le dit à son acupuncteur, elle ne connaît la jouissance que par son travail (négation du corps encore ici).
Une phase dépressive:
Des corps trop lourds à supporter:
Et finalement, c’est son baby-sitter (Samuel Mallet joué par Vincent Lacoste) qui lui permettra de se réapproprier son corps et même son esprit. Pas étonnant si on songe au rôle primordial du baby-sitter dans ce film (et dans la filmographie de Justine Triet plus généralement), c’est lui qui garde les enfants et leur parle (paroles d’autorité et d’éducation), parole du père?
Se reconnecter à l’humanité (moi aussi, je veux faire pareil!):
Prendre son pied:
L’affirmation symbolique du MOI:
Et comme le déclare Victoria Spick, à la toute fin du film, « tu ne trouves pas que ça marche bien chimiquement nous 2 », ce sont ainsi par les marges (son ancien baby-sitter ici, Samuel Mallet) que Victoria Spick s’épanouit et va bien mieux (et nous aussi, spectateurs, par la même occasion). Ainsi, à l’affirmation du début que ça « merde » chimiquement dans ma vie répond vers la fin que ça marche chimiquement entre nous 2 ; le cercle lacanien est ainsi bouclé. Au fait, les comédiens dans ce film sont juste parfaits.
2 beaux gosses, une blonde: 3 possibilités? (Ouais, je sais c’est facile et ça ne fait rire que moi)
La fonction du regard dans la représentation lacanienne (exemple de la peinture, applicable au cinéma?):
Les cercles lacaniens:
PS: Tout ça pour dire que j’ai vachement aimé le propos de ce long métrage (et ouais!) et maintenant que j’ai bien déliré sur ce film avec la psychanalyse lacanienne, faisons de même avec la psychologie jungienne (ouais, j’suis comme ça!! J’trouverai bien quelque chose à écrire là-dessus ; les mythes, ce genre de truc…).