La fête du slip à la Roche-sur-Yon.

Nicolas Gripon, accompagné de sa collègue, Virginie Langlois, montre aux étudiants en DUT Génie biologique comment enfouir les slips en coton, révélateur de la bonne santé des sols.

Dans la série, il se passe toujours des choses rock and roll à la Roche-sur-Yon ; je demande l’IUT Génie Biologique du campus universitaire de la Roche-sur-Yon.

Après la permaculture du sol universitaire, une autre expérimentation a vu le jour et s’est terminé mi-mai 2021 ; voici le fait de creuser des slips en coton à travers la terre meuble. Et si, au bout de quelques mois (2 mois), le coton est particulièrement dégradé par les organismes vivants, cela veut dire que le sol est riche et bien portant sur le plan microbiologique.

Bravo donc aux étudiants du Génie Biologique (qui porte bien son nom!) et au campus universitaire de la Courtaisière dont un hectare d ‘espaces verts est utilisé à des fins expérimentales, avec un verger, un jardin potager et une micro-forêt.

Etudier à l'université à La Roche-sur-Yon

Et n ‘oublions pas que connaître l ‘état de son sol, c ‘est comprendre qu’un centimètre de sol met 300 à 500 ans à se former.

Plante ton slip sur le campus ! - IUT La Roche-sur-Yon

Rencontre avec Laurent Vachaud: un scénariste pour la télévision et le cinéma.

CINEBLOGYWOOD: 2006-2016 : 10 ans de cinéma et séries selon Laurent Vachaud  - #Cineblogywood10ans

Rencontre avec un professionnel de la profession (comme dirait Jean-Luc Godard), le scénariste et dialoguiste français Laurent Vachaud. Tout d’abord scénariste pour la série « une famille formidable » qui fit les beaux jours de la fiction française sur TF1 de 1992 à 2018. Il participa aussi aux scripts de 2 films cinéma de Jean-Paul Salomé, « Arsène Lupin » (2004) et « les femmes de l ‘ombre »(2008). Toujours pour la télévision, il fut scénariste pour TF1 des séries comme « Alice Nevers: le juge est une femme, les Cordier juge et flic ou Julie Lescaut ». Rencontre donc avec un artisan des scénarios, grand fan de Brian De Palma, mais qui peut aussi bien parler dans ces passionnantes ciné-buddies des séries « Amicalement votre », « Columbo » que des films comme « Parallax view » ou « Alien ».

Amazon.fr - Brian de Palma - Blumenfeld, Samuel, Vachaud, Laurent - Livres
1) Votre formation initiale?
Dans les coulisses de la Fémis, la meilleure école de cinéma française - Le  Figaro Etudiant

J’ai passé un bac scientifique et ensuite j’ai fait Hypokhâgne et Khâgne au Lycée Lakanal de Sceaux où j’ai décroché par équivalences un DEUG d’anglais. Après ça, j’ai passé le concours de l’IDHEC, l’ancêtre de la FEMIS, j’ai été reçu et y ai étudié trois ans. J’en suis sorti avec un diplôme spécialité montage, qui ne m’a pas servi à grand chose vu que je n’ai jamais travaillé comme monteur ni même comme assistant monteur. Ca m’aurait d’aillleurs été difficile vu que je n’avais été formé que pour le montage pellicule. J’étais incapable de me servir d’une console de montage video qui était pourtant devenu la norme quand je suis arrivé sur le marché du travail. Mes collègues qui ont voulu poursuivre dans le montage ont donc été obligés de se former après la fin du cursus mais ça n’était pas mon cas. C’était l’écriture de scénarios qui m’intéressait. L’IDHEC ne proposait aucun cours en la matière alors que la FEMIS avait un département scénario. Mais je n’ai pas suivi leurs cours.

2) Vous avez fait l ‘IDHEC, vous y avez appris quoi?

Pas grand chose sincèrement si ce n’est qu’on nous donnait les moyens de faire trois ou quatre courts métrages chacun pendant notre cursus. On était 22 dans ma promotion et on travaillait aussi à différents postes sur les films des autres. C’est comme ça que j’ai le plus appris et notamment compris que la réalisation n’était pas vraiment mon truc. A l’IDHEC on était assez livrés à nous même. L’école se trouvait à l’époque dans les locaux très vétustes de l’INA à Bry-sur-Marne, le matériel n’était pas très moderne, on se sentait assez loin du monde du cinéma.

Les enseignants n’étaient pas toujours non plus les professionnels les plus stimulants qu’on puisse rencontrer dans ce métier. Il n’y avait aucun enseignement de l’Histoire du cinéma, aucun cours magistral. Juste des travaux pratiques. C’était peut-être mieux en fait, l’Histoire du cinéma, je l’ai apprise seul. Quand je me comparais à certains étudiants qui étaient en fac de cinéma je n’avais pas l’impression qu’ils en savaient plus que moi là dessus, plutôt moins même et ils ne faisaient pas de films. La dernière année de mon cursus, l’IDHEC a été absorbée par la FEMIS, on s’est alors retrouvé dans un cadre très différent, au Palais de Tokyo à Paris, avec du matériel plus à la pointe. Des gens prestigieux venaient donner des conférences. Je me souviens que Martin Scorsese, Emir Kusturica, Jean-Luc Godard, Louis Malle, Elia Kazan, Daniel Toscan du Plantier, André Dussolier, Gérard Depardieu, Jean-Claude Brisseau sont venus nous voir. Ils étaient assez abordables c’était amusant.

André Dussolier:

Ses parents et son enfance

Daniel Toscan du Plantier:

Daniel Toscan du Plantier - UniFrance

3) Est-ce plus facile d’écrire pour la télévision que pour le cinéma? En terme de production et de diffusion?

Un jeune scénariste trouvera plus facilement du travail à la télévision car pour le cinéma si on ne veut pas réaliser il faut écrire avec un réalisateur. Très peu de producteurs achetaient un script de débutant qui ne voulait pas réaliser. Quand je suis sorti de l’iDHEC en 1988, j’ai fait divers petits boulots, comme lecteur dans des sociétés de production mais je n’ai trouvé du travail comme scénariste qu’un an plus tard. J’ai eu un coup de chance car la productrice Pascale Breugnot cherchait de jeunes scénaristes pour travailler sur un projet de série destiné à TF1. Elle était venue prospecter à la FEMIS où on lui avait parlé de moi. Je l’ai rencontrée et sans même lire ce que j’avais pu écrire elle m’a emmené chez Danielle Thompson, qui avait été engagée pour être la directrice de collection de cette série. Il y avait là trois autres scénaristes débutants, du même âge que moi à ce rendez vous aussi.

On s’est aussitôt mis au travail et pendant un an on a écrit les trois premiers épisodes de ce qui allait devenir la série à succès UNE FAMILLE FORMIDABLE. Le succès de cette série m’a permis de pouvoir commencer à travailler comme scénariste pour la télévision, sur des séries qui étaient en vogue à l’époque. Pas forcément des histoires qui me faisaient rêver mais c’était surtout une manière d’apprendre et de travailler régulièrement. Beaucoup de mes collègues de l’IDHEC ou de la FEMIS trouvaient ça indigne d’écrire pour la télé. Ils ne juraient que par le cinéma. Les mentalités ont bien changé aujourd’hui.

4) Avez-vous l ‘impression, avec les années, d’avoir réalisé de vrais progrès en terme d’écriture de scénarios? Sur l ‘histoire et les personnages notamment?

Je pense que j’ai fait des progrès oui, je n’écris plus de scènes qui n’auront pas de chances d’être tournées, j’ai davantage d’instinct, je ne perds plus de temps sur des idées qui ne seront pas acceptées car lorsqu’on écrit pour la télévision, on écrit surtout du formaté. On écrit pour plaire à une chaine – et à son public – avant tout. C’est très encadré, et beaucoup d’auteurs ont du mal avec ça. Le danger après c’est de ne plus faire que ça et de ne plus développer de projets personnels, de s’auto censurer aussi. Il faut arriver à pouvoir faire les deux mais ça n’est pas toujours facile.

Moi en tout cas j’en ai besoin, même si les projets personnels ne sont pas toujours tournés. Avec un ami on a développé pendant plusieurs mois un scénario pour le cinéma qui n’a pu trouver preneur. On l’avait rangé dans un tiroir en pensant que c’était terminé mais curieusement, un producteur de télévision s’y est intéressé et il a été tourné pour la télé cinq ans après. Donc il faut continuer à développer des projets non formatés, avec des idées audacieuses car si votre histoire est bonne elle intéressera quelqu’un un jour, à plus forte raison aujourd’hui, avec l’essor des plateformes.

Dans mon cas, j’ai toujours eu l’impression que la vision des films, réfléchir dessus était ce qui continuait de m’inspirer le plus. J’ai eu plein d’idées après avoir vu des films, pas des idées que je piquais à ces films attention, mais des idées qui me venaient à partir d’une réflexion que le film avait déclenché en moi. Pour la méthode chacun à la sienne, j’en ai développé une qui marche bien pour moi, mais je ne fais jamais de fiches de personnages pour consigner où le personnage est né, ce qu’il mange au petit déjeuner, ce qu’il écoute comme musique. Certains le font et ça les aide peut-être mais c’est surtout une manière de se mettre en confiance. Je suis plus un scénariste qui part d’une situation que d’un personnage. Ca n’est pas tellement l’usage en France.

5) Et etes-vous surpris par l ‘accueil et les taux d’audience de vos téléfilms écrits? Je pense à « meurtres à Granville » pour France 3.

Meurtres à... - Meurtres à Granville en streaming - Replay France 3 |  France tv

https://www.telestar.fr/actu-tv/meurtres-a-granville-le-tournage-a-t-il-vraiment-eu-lieu-en-normandie-566510

Non je ne suis pas vraiment surpris même si on ne sait jamais comment le public peut réagit, en fonction de la concurrence notamment. Mais « Meurtres à Granville » fait partie d’une collection de téléfilms du même type qui fonctionnent très bien à l’audimat. Celui-là a un peu mieux marché que les autres c’est vrai. On a eu la chance aussi d’avoir un excellent casting, un réalisateur et une productrice qui ont su mener à bien l’entreprise malgré la pandémie.

6) Vous réalisez avec Jean Veber des podcasts cine-buddies sur des sujets aussi divers qu' »amicalement votre », « parallax view » ou « Columbo »…podcasts avec de l ‘audience? Dans quels buts ces réalisations audio?

Aujourd’hui dans les émissions de radio de cinéma, c’est dur d’avoir le temps de parler en profondeur d’un film. Le podcast le permet et les gens peuvent les écouter facilement où ils veulent quand ils veulent. Avec Jean, on s’est connu sur Facebook, on ne s’est même jamais rencontré vu qu’il habite à Los Angeles et moi à Paris. Nous avons des goûts similaires et on s’est rendu compte qu’on avait du plaisir à parler de cinéma tous les deux, on s’est donc dit que ça pouvait être intéressant d’en faire profiter les autres. Ces podcasts sont vraiment faits d’abord pour notre plaisir. Je ne sais pas quelle en est l’audience car elle est dure à mesurer.

7) Vous qui etes scénariste professionnel (TV, cinéma…), quelles sont les grandes tendances qui se profilent en terme d’histoires ou de trames scénaristiques à l ‘heure actuelle, que ce soit dans la fiction française ou américaine?

La forme de la série est en train de prendre clairement l’avantage sur celle du film de cinéma. Il faut dire qu’elle permet des choses qui ne sont plus possibles au cinéma même si je trouve qu’en France en reste encore très classiques en la matière. Le cinéma français est en train de mourir aussi d’avoir abandonné un certain type d’histoires et de genres. En gros il propose depuis de nombreuses années déjà essentiellement de la comédie et du film d’auteur, avec fond social appuyé. C’est très limitant. Personnellement je ne regarde pratiquement plus de films français car ce qu’ils proposent ne m’intéressent pas. Les séries américaines, britanniques, scandinaves, espagnoles sont souvent beaucoup plus stimulantes même si pour moi un grand film sera toujours supérieur à une grande série. C’est peut etre générationnel mais je ne revois jamais de séries, alors que je revois sans cesse les films qui m’ont marqué. Aucune série pour moi ne peut se mesurer au « Parrain, à Barry Lyndon, Vertigo, Persona ou Raging Bull ».

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Affiche de BARRY LYNDON

Le cinéma c’est pouvoir faire défiler toutes les émotions d’une vie en 90mn ou 2h. C’est beaucoup plus dur à faire que sur 86 épisodes. Donc la narration d’un film, quand elle est réussie, me touche plus. Mais professionnellement il est clair qu’aujourd’hui si on a une bonne idée, on cherchera plus à la développer en série qu’en film. On pourra davantage la placer. La série permet parfois une structure éclatée, pas forcément chronologique que le cinéma n’ose plus vraiment employer. Le phénomène du binge watching, a aussi changé notre rapport à la série. Tous les épisodes sont parfois mis en ligne et on peut les enchainer. Il n’y a plus à attendre une semaine pour avoir l’épisode suivant, ce qui avait tendance à sortir le spectateur de l’action. Là on est plus immergé, mais une fois encore, ça agit comme une sorte de drogue. Une fois que c’est fini, on ne revoit pas cette série, on passe à une autre.

8) Vous avez écrit, en tant que critique cinéma dans des revues comme « POSITIF » ou « SO FILM » ou « les Inrocks », ne regrettez-vous pas le règne actuel du consensus mou dans les critiques cinéma actuelles (en gros, tout se vaut…) face aux polémiques et clivage d’antan?

So Film N°72 du 11 juillet 2019 à télécharger sur iPad

Oui aujourd’hui la plupart des critiques officiels aiment à peu près tout aujourd’hui et émettent peu de jugements négatifs. On trouve souvent plus d’avis intéressants et sincères sur des blogs cinéphiles. Je ne parle pas des réseaux sociaux ni d’allociné attention où là c’est souvent n’importe quoi. Je parle de personnes passionnées qui prennent vraiment le temps d’analyser les films, en dépassant le « J’aime/J’aime pas ». Ca peut aussi être un podcast. Maintenant, qui s’intéresse vraiment à la critique de cinéma aujourd’hui ? Qui lit des avis fouillés qui dépassent 30 lignes ? On n’est sûrement pas nombreux. Le déclin de la critique reflète aussi le déclin du public pour ce genre d’analyses. C’est triste mais c’est ainsi. La cinéphile aujourd’hui, la vraie, c’est une niche.

Revue Positif

9) Vos derniers coups de coeur en série TV, films cinéma ou livres?

Manhunt: Unabomber: DVD & Blu-ray : Amazon.fr
https://www.youtube.com/watch?v=_4JROgSN_-M

Sur Netflix, la série « Manhunt Unabomber » m’a marqué à tous les points de vue. « Defending Jacob » sur Apple TV+ aussi, The Morning Show. J’ai lu un livre extraordinaire de Jay Glennie sur le making of de RAGING BULL de Martin Scorsese et un autre de Nathan Rera sur la production d’ « OUTRAGES » de Brian De Palma, un énorme pavé qui tient plus du travail d’historien que de la critique de cinéma à proprement parler. Ca m’a vraiment impressionné.

Jay Glennie on Twitter: "Not putting on the heavy arm and suggesting that  you buy two copies of the large format 'Raging Bull the making of' but boy  do the front and