Sur la fermeture de l’usine Michelin à la Roche-sur-Yon.
Après avoir vu le film « En guerre »(2018) de Stéphane Brizé, on peut se poser la question de la fiction/réalité pour tout ce qui touche les domaines sociaux et syndicaux. Nous en avons un bon exemple, presque un cas d’école ici, Michelin qui a décidé de fermer l’usine de la Roche-sur-Yon d’ici début 2020. 619 salariés vont rester sur le carreau à cause de décisions développées à l’internationale. Encore des victimes de la mondialisation et d’intérêts d’actionnaires.
En 2016, une majorité des salariés du site de la Roche-sur-Yon avait accepté le pacte de compétitivité en échange d’une plus grande flexibilité. Accord d’entreprise mis à mal par le refus d’injecter 70 millions d’euros à nouveau dans l’entreprise. Pacte de compétitivité rompu définitivement.
Florent Ménégaux, nouveau PDG de Michelin depuis mai 2019, déclarait à « Ouest-France » que le site n ‘était pas suffisamment performant en termes de coût de revient industriel dans un contexte international tendu. Sur 190 millions de pneus écoulés depuis le début de l’année, Michelin subit une contraction du marché de 7 millions de pneus. Mouvement lié au retournement du marché mondial et une concurrence asiatique très importante sur les pneus tourisme de petite taille (16 pouces) et les pneus poids lourds.
Pneumatiques chinois qui sont passés de 5 à 30% de parts de marché en Europe entre 2012 et 2018 ; phénomène qui touche aussi bien Michelin que Bridgestone ou Goodyear. cependant, Michelin s’en sort plutôt mieux sur les pneus tracteurs agricoles et miniers. En 2018, Michelin affichait tout de même un chiffre d’affaires de 22,03 milliards d’euros.
Michelin se porte bien mais cherche à fermer des sites avec ces soucis de competitivité et de rentabilité. Incompréhension légitime cependant des syndicats de la CGT à la CFE-CGC ; près de 619 salariés sont impactés. Mais comme de bien entendu, ce nouveau PDG cherche à marquer de son empreinte pseudo-social son passage à la présidence de Michelin et ça passe par un dégraissage massif des entreprises situées à l’ouest de l’Europe car jugées trop petites et pas assez productives. Entreprise Michelin bénéficiaire à grande échelle mais qui cherche à rationaliser à petite échelle.
Stratégies d’entreprises qui fonctionnent aussi à l’échelle européenne ; fermetures aussi pour les villes de Dundee en Ecosse et Bamberg en Allemagne. Supprimer les petites usines pour privilégier les grosses entreprises de plus de 100000 tonnes de pneumatiques par an ; types de sites que l’on retrouve seulement en Italie et en Espagne.
Parmi les sites menacés, outre la Roche-sur-Yon, les sites de Cataroux à côté de Clermont-Ferrand, les sites de Cholet et d’Avallon (dans l’Yonne) sont aussi concernés. Site de Cholet dédié aux pneus tourisme et camionnette. Et donc mesures de préretraites et de reclassement prévues pour le site de la Roche-sur-Yon ; le PDG Menegaux se voulait un patron social et à l’écoute ; il doit faire ses preuves sur le terrain (tu parles Charles!!).
https://www.youtube.com/watch?v=8A4V8SMveTs
https://www.youtube.com/watch?v=CD4XPLEi7V8