« Fucking Kassovitz »: vive le cinéma!

Le tournage de « Babylon A.D. » en 2008 avec Mathieu Kassovitz aux commandes fut très mouvementé dès le départ. Tournage en Europe de l’est (à Ostrava, en République Tchèque plus précisément) avec une équipe internationale (Anglais, Américains et Européens…), casting international (Vin Diesel, Mélanie Laurent, Michelle Yeoh et notre Gérard Depardieu national…), décors improbables qui font de ce tournage une histoire mouvementée, caractéristique aussi des difficultés pour un metteur en scène d’oeuvrer dans le sens de son histoire ou pour l’utilité du film.

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Le roman « Babylon A.D » de Maurice G.Dantec était touffu, dense, complexe, abordait divers sujets et thématiques (l’intégrisme religieux, la fin de l’Occident, le communautarisme lié à la fin des Etats-nations…) . Ces thématiques sont malheureusement absentes ou peu présentes dans ce film. Making-of passionnant cependant, bien qu’autocentré principalement sur Mathieu Kassovitz et ses ennuis de tournage.

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Au final, ce documentaire est pratiquement plus intéressant que le film fini où l’on s’aperçoit des gros problèmes de tournage tout du long avec des machinistes débordés, des artificiers incompétents, une vedette (Vin Diesel) qui ne souhaite pas faire les cascades ou décide de réécrire lui-même le scénario.

Documentaire intéressant aussi car on constate de visu la mondialisation de ce film avec une production américaine, des techniciens européens, des figurants et un lieu de tournage tchèques et des acteurs américains ou européens.

Ainsi, pour rajouter au malaise, dans un entretien à « SOFILM » de janvier 2015 (http://www.sofilm.fr/interview-mathieu-kassovitz), Mathieu Kassovitz a rappelé le peu d’estime qu’il avait envers Vin Diesel, son acteur principal, après ce tournage épique : « Je ne suis pas homophobemais je peux te dire que Vin Diesel, c’est un petit pédé. Si tu as un problème avec lui, tu peux aller le provoquer, tu ne risques rien, le mec n’est capable de rien. Vin Diesel regarde ses films et se trouve extrêmement bon tireur d’élite, extrêmement bon parachutiste, et il y croit. Il pense que c’est lui qui conduit les voitures dans les cascades de ses films. Il se regarde sur l’écran… et il s’embrasse les biceps. Comme pourrait le dire JoeyStarr, Vin Diesel, c’est une pompe à vélo« .

Bref, Kassovitz se voit peu à peu contesté dans son statut de metteur en scène original bien français face à des réalités et des rapports de force qui le dépassent allègrement. Exemple à l’appui : des décors pas encore réalisés à deux semaines du tournage, un financement technique aléatoire (le système D et la débrouille prévalent dans cet univers) et comme le déclare si bien Kassovitz : « on aurait pu finalement réaliser un film à 60 millions de dollars avec un budget de 100 ».

Un cas d’école ce film et c’est assez dramatique à regarder ; où l’on s’aperçoit qu’un réalisateur aussi connu et chevronné qu’il soit peut être vite débordé par les vicissitudes ou les impératifs du tournage et contesté par ses acteurs ou techniciens. En même temps, Kassovitz se la joue parfois diva envers les responsables techniques et il y a beaucoup d’incompréhensions ou de malentendus face à cette équipe internationale, beaucoup d’improvisations à tous les échelons. A méditer donc.

« The social network »(2010) ou l’esprit du capitalisme.

Retour sur un film étonnant, qui nous révèle les coulisses de la naissance du plus grand réseau social du monde (Facebook), film passionnant car il nous narre aussi les coulisses du capitalisme américain ou du moins son état d’esprit avec cet exemple frappant,  nous allons démontrer comment.

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Retour donc sur un  film datant de 2010, « The Social Network » nous raconte ainsi l’histoire de la création du plus grand site social du Web, à savoir Facebook. Le film est librement inspiré du livre de Ben Mezrich (« The accidental Billionaires », les millionnaires accidentels en français).

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Il est réalisé par David Fincher, sur un scénario d’Aaron Sorkin, dialoguiste de la série « A la Maison Blanche ». Le film nous dépeint d’abord l’histoire d’un étudiant en informatique, Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg), à Harvard. Un nerd plutôt paumé et gauche avec les filles (la première scène déjà culte nous montre son « rateau » avec sa copine d’alors, lors d’une soirée dans un bar, scène qui aurait été ainsi refaite une centaine de fois selon les envies et les caprices plutôt de David Fincher).

MARK ZUCKERBERG ET JESSE EISENBERG:

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Il cherchera ainsi à se venger de cet affront en mettant en ligne un site (« facemash ») où l’on peut voter et faire des remarques sur les plus belles filles du campus (dont son ancienne copine). Site qui sera saturé au bout d’une journée, du fait de la multiplication des connections.

Il se fera sanctionner, pour cela et pour le caractère osé de son site, par les autorités universitaires de Harvard ; mais retiendra les leçons et créera un site plus anonyme avec son camarade de chambrée Eduardo Saverin (joué par l’étonnant Andrew Garfield, future incarnation de Spiderman au cinéma) à savoir Facebook.

 MARK ZUCKERBERG ET EDUARDO SAVERIN (joués par Andrew Garfield et Jesse Eisenberg) ET UNE FAN:

The Social Network Fond d'écran HD | Arrière-Plan | 1920x1080 | ID ...

 

Cette création ne se fera pas sans mal ; il doit notamment faire face à l’accusation de plagiat par les frères Winklevoss (étudiants friqués et très sportifs de Harvard), qui considèrent qu’il leur a piqué leur idée originale, à savoir un site social élitiste dédié exclusivement aux étudiants de Harvard (« Harvard Connection ») et qui le mèneront en justice. Ce film montre aussi l’opposition entre étudiants hackers doués nouvelle génération et gentlemen stylés de Harvard ancienne école (ce sont deux mondes qui s’opposent et ce sera le dernier qui perdra).

LES FRERES WINKLEVOSS (joués par ARMIE HAMMER):

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Facebook devient un énorme succès sur le campus de Harvard, favorisant la renommée et la célébrité de ses deux créateurs (qui ne sont plus des nerds démodés, mais des mecs sexys et chauds, surtout pour la gent féminine). Le site s’étend ensuite à d’autres campus universitaires, favorisant le développement de Facebook à travers tout le pays et son extension en Europe, puis sur les autres continents. Ses créateurs décident de s’installer en Californie (la fameuse Silicon Valley), de rencontrer des investisseurs chevronnés (le fameux Sean Parker (joué par l’impeccable Justin Timberlake), créateur du site web musical payant Napster).

SEAN PARKER ET MARK ZUCKERBERG (Joués par Justin Timberlake et Jesse Eisenberg) :

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Le film est moins un biopic sur le créateur de Facebook que sur les conditions de son succès. En effet, c’est un cas d’école économique : on part d’une idée astucieuse de la part d’un étudiant lambda sur un campus prestigieux (Harvard, haut lieu de l’intelligentsia universitaire américaine), puis on l’étend sur d’autres campus universitaires, puis à travers tout le pays, puis en Europe et sur les autres continents.

Facebook : réseau social dominant dans 127 pays - BDM

 

Entretemps, on délocalise le site (en Californie), avec la construction de nouveaux immeubles, du nouveau personnel et de nouveaux investisseurs (sous la tutelle plus ou moins bienveillante de Sean Parker). On se débarrasse aussi d’associés gênants ou plus à la page(le fameux Eduardo Saverin), pour trouver des associés de prestige (tout en gardant l’originalité première de Facebook, à savoir un site social mondial, d’où l’absence d’annonceurs dans la page d’accueil du site afin de ne pas polluer inutilement celui-ci et en garder sa spécificité première).

MARK ZUCKERBERG en vrai:

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Finalement, de l’équipe de base à sa création, il ne reste que Mark Zuckerberg, devenu une sorte de symbole et de porte-parole de Facebook à travers le monde (tout comme Bill Gates d’une autre manière avec Microsoft et Windows ; Bill Gates qui fait d’ailleurs une apparition remarquée dans le film).

Le film est remarquable de bout en bout ; il nous montre une idée artisanale, son développement et les problèmes afférents (problème économique, financier et juridique notamment), puis son exploitation à l’échelle mondiale. Il faut savoir que rien qu’en France, Facebook compte près de 18 millions d’utilisateurs (dont votre serviteur).

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Ce film est ainsi un modèle du genre sur l’esprit du capitalisme américain. Comment ce modèle corrompt les personnes, les relations entre elles (étonnant pour un site qui se veut social et international pourtant). Facebook est ainsi né, selon le scénario du film, d’un trauma initial et d’un paradoxe (je suis rejeté par ma copine et je ne suis pas accepté dans la principale confrérie de Harvard), pour finalement, aboutir au plus grand site social du monde (on compterait près de 500 millions d’utilisateurs de Facebook à travers le monde).

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Tout le film se veut ainsi une vaste métaphore sur comment se faire accepter et les étapes pour réussir ce plan. Thématique que l’on retrouvait aussi dans un autre film de Fincher, « Fight club » dont on retrouve plusieurs motifs : intrusion dans des sociétés secrètes (les sociétés secrètes de Harvard, la figure du double maléfique, les tentations anarchisantes…). On passe ainsi d’un petit nerd ultra-doué en informatique à une figure symbolique du capitalisme américain ; mais à la fin du film, on le montre paradoxalement toujours aussi isolé et solitaire.

DAVID FINCHER:

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C’est aussi une réalisation de David Fincher, où l’on reconnaît sa patte sur l’image (noir contrasté) et sur le casting (mélange d’acteurs méconnus ou de stars comme Justin Timberlake). Dans la filmographie de Fincher, il y a ainsi une cohérence de ce film avec d’autres comme « Fight Club », attaque en règle de la société américaine comme système aliénant et qui broie les individus, leurs particularités, leur originalité ou même « Seven », thriller qui démontrait les vices et les crimes de la société américaine dans une ville lambda des Etats-Unis. Par sa filmographie, ce réalisateur est en train de devenir un remarquable observateur de la société américaine et de ses contradictions.

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Vega, le premier mutant gay.

Dans la série, même les comics accompagnent l’évolution du monde et de la société, penchons-nous donc sur la division ALPHA, équipe de super-héros canadiens qui obtint sa propre revue à partir de 1983, entièrement conçue par John Byrne.

40 idées de Division Alpha | les super héros, héros, marvel

Dans cette division ALPHA se trouvaient les frère et soeur  VEGA et AURORA qui possédaient comme super-pouvoirs la faculté de se propulser dans les airs et sur terre à une vitesse supersonique. Vega (NORTHSTAR en anglais) devient peu à peu dans cette série une icône gay, mais cela n’est jamais montré explicitement, mais de manière implicite par l’auteur John Byrne (la rédaction de MARVEL  ne voulait pas du tout d’un super-héros homosexuel).

AURORA et VEGA:

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Mais en 1992, VEGA fait son coming-out dans le numéro 106 d' »ALPHA FLIGHT », ce qui fera « exploser » les ventes de cette revue et entraînera un débat d’envergure nationale aux USA sur la présence (ou non) des gays dans les comics. Et ce n’est pas fini pour VEGA, en 2002, il intègre l’équipe des X-MEN et il tombe, par la même occasion, amoureux d’ICEBERG.

Iceberg - Les Super Héros en Force

A noter le site GAY LEAGUE.COM (https://www.gayleague.com/) qui recense tous les personnages gays, bi ou transexuels figurant dans les comics. On y retrouve des super-héros prestigieux comme CATWOMAN, Mystique ou ENIGMA… Ce qui veut dire que les comics savent s’adapter aussi au monde moderne et à son évolution.

DIFFERENTS PERSONNAGES COMICS LGBT:

MIRACLEMAN: BISEXUEL

Amazon.fr - Miracleman Book 1: A Dream of Flying - The Original ...

MYSTIQUE: LESBIENNE et BISEXUELLE

Mystique - Marvel Deluxe - Excalibur Comics

SASQUATCH: TRANSGENRE

Sasquatch - Marvel Comics - Alpha Flight - Walter Langkowski - Profile -  Writeups.org

CATWOMAN: BISEXUELLE

Catwoman revealed as bisexual in new DC comic | Comics and graphic novels |  The Guardian

GREEN LANTERN: GAY

Green Lantern Flash Justice Leauge Gay Kiss 11 X 17 Art Print DC Comics Fan  Art | eBay

Entretien avec Jean-Paul Jennequin sur la BD LGBT:

http://www.bd-best.com/rencontre-avec-jean-paul-jennequin-president-de-l-association-lgbt-bd-news-7154.html

La dynastie Le Pen, son univers impitoyable (éd.Delcourt, 2017)

A quelques jours du premier tour de la Présidentielle, intéressons-nous à la famille Le Pen et à ses frasques à travers les décennies, afin de comprendre à qui on a vraiment affaire.

La dynastie Le Pen, son univers impitoyable - BD, informations, cotes

BD assez étonnante du journaliste Renaud Dély au scénario et surtout du talentueux dessinateur Frédéric Coicault. BD salutaire c’est clair, qui nous rappelle les aspects romanesques du clan Le Pen, de la corpo de droit durant les années 1950, en passant par la guerre d’Algérie, les affaires d’héritage ou les diverses élections où le FN partait souvent de très, très bas dans les années 1970. Cette famille est romanesque, voire un côté tragique, où tout tourne d’abord du côté du patriarche Jean-Marie Le Pen et sa famille, ses filles présentées au départ comme fêtardes et délurées, voire plus.

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Famille shakespearienne où le drame et les coups d’éclat sont omniprésents: Pierrette Le Pen qui fuit littéralement le domicile familial en 1984 (scène hallucinante dans la BD où il y a échange dans la forêt de Rambouillet entre l’urne funéraire de la mère de Pierrette Le Pen et l’oeil de verre de Jean-Marie Le Pen), l’hérésie de la fille aîné Marie-Caroline Le Pen (qui décide avec son mari Philippe Olivier de se rallier au parti de Bruno Mégret en 1998), Marion Maréchal Le Pen qui ne connaît seulement son père biologique qu’en 2002…

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En outre, le FN, en tant que parti politique, est considéré au départ comme « la chose » de Jean-Marie Le Pen et doit donc subir les frasques et caprices du patriarche (stratégies électorales aléatoires, népotisme du clan le Pen, clientélisme à tous les étages…).

Bref, une BD réaliste d’une famille qui se prête bien à des caricatures graphiques où rien n’est occulté, notamment les scissions familiales de ces dernières années entre Marine Le Pen et son père. Et ce sont ces gens-là qui cherchent à gouverner la France. BD aussi en forme d’avertissement.

http://www.ina.fr/video/I07234260

http://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/renaud-dely-c-est-assez-etonnant-d-imaginer-le-fn-sans-un-ou-une-le-pen-0801-731070.html

http://www.europe1.fr/mediacenter/emissions/l-invite-d-europe-nuit/videos/renaud-dely-on-s-apercoit-d-un-certain-nombre-de-similitudes-depuis-une-dizaine-d-annees-avec-les-annees-30-2285415

Mikros et Photonik: des super-héros à la mode française.

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C’est en juin 1980, dans la revue « Mustang » que ces 2 super-héros Mikros et Photonik apparaissent. 2 super-héros scénarisés par Malcolm Naughton (alias Marcel Navarro) et dessinés par John Milton (alias l’immense Jean-Yves Mitton) pour Mikros et par Cyrus Tota pour Photonik. Et comme de bien entendu avec les Français, leur genèse est tout à fait improbable.

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Tout d’abord Mikros, Saltarella et Big Crabb, super-héros nés et issus de  3 entomologistes de Harvard (mais aussi accessoirement champions olympiques), kidnappés et transformés en créatures insectoïdes par les Svizz. « Mikros », on pouvait le lire dans « Titans » et les scénarios de ces héros se démarquaient des autres comics par leur originalité et le fait que leurs aventures se passaient en Europe (et surtout à Paris et ses monuments historiques servaient souvent « de toile de fond » pour d’ épiques aventures).

De plus, leurs spécificités insectoïdes nous valaient des dessins et une narration scénaristique des plus surprenantes ; en effet, ces héros devaient se battre avec des corps microscopiques ou des virus pathogènes.

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Encore plus original, Photonik, crée par Cyrus Tota (Ciro), c’est à l’origine un adolescent bossu new-yorkais dénommé Taddeus Tenterhook. Personnage qui devient « Photonik », après avoir été piégé dans un « luminotron » et qui se transforme ainsi en « homme lumière ». Super-héros que l’on pouvait lire dans « Spidey »(comic français destiné aux plus jeunes) et comme pour Mikros, les Svizz (!) sont les principaux ennemis de Photonik, Tom Pouce et du docteur Ziegel.

Ces 2 séries étaient donc intéressantes, car créées par des Français développant ainsi une touche européenne et les éditions MARVEL laissaient libre cours à l’imagination des auteurs français pour affiner leurs aventures, c’était d’abord ça la « French Touch » MARVEL. A quand les films?

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Blanche Gardin n’est pas seule.

Pourquoi ce titre énigmatique  pour une comédienne (née en 1977) adepte du stand-up et de sketchs hilarants, d’abord au « Jamel Comédy Club »ou sur la chaîne « Comédie ». Parcours édifiant de cette jeune personne, titulaire d’un DEA de sociologie, dont les tutos de beauté sont à mourir de rire et qui est en train « d’exploser » comme comédienne de talent.

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Blanche Gardin inconditionnelle du stand-up qui peut se définir comme un spectacle comique où un humoriste s’adresse au public directement ; il s’agit souvent d’histoires ou de sketchs quasi-autobiographiques qui nous narrent des situations souvent drôles et décalées. L’important c’est d’être spontané, de surréagir vite et bien face aux réactions du public. Stand-up d’origine anglo-saxonne avec des figures tutélaires comme Louis CK ou Lenny Bruce. En France, ce type de sketchs a ses adeptes chez Jamel Debbouze et Kader Aoun ou sur la chaîne « Comédie ».

Blanche Gardin a adopté ce type de show pour ses spectacles et elle assume. Mais ce qui en fait son originalité, ce sont ses thèmes abordés, souvent trashs et hyper-décalés avec  humour noir à la clé.  En outre, ce qui établit aussi sa modernité, c’est sa manière de parler un peu comme la chanteuse Giedré, franche et directe. Un talent comme ça, inutile de vous dire que le cinéma est en train de bien l’utiliser depuis quelques années. Son dernier film « Problemos »(2017) d’Eric Judor rentre bien dans sa filmographie et sketchs décalés, un film estampillé « Notre-Dame-des-Landes » où la vie en communauté possède disons… ses propres servitudes. Film sur les écrans en mai 2017.

En Vendée, on a pu la voir lors de la tournée « des insolents » à la Roche-sur-Yon en novembre dernier (« les insolents », groupe d’humoristes avec Pierre-Emmanuel Barré, le génial Antoine Schoumsky ou Dédo…).

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Virginie Efira est-elle en train de devenir une (très) grande acrice?

Pourquoi s’intéresser à une actrice (née en 1977 en Belgique) disons très « people »,  d’abord animatrice de télévision sur RTL, Canal Plus Belgique puis sur M6 en France (Emissions « la Nouvelle Star », « Classé confidentiel ») ; intérêt pour cette comédienne car depuis quelques années, elle participe à des films estampillés comédies à la française, où elle explose de fraîcheur et d’intelligence. N’oublions pas que sa formation initiale, c’est le métier d’actrice ; elle a étudié d’ailleurs la comédie à l’INSAS de Bruxelles, puis au Conservatoire Royal de Belgique.

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Une bimbo de plus vous me direz? Non plus que ça, pétillante de beauté et de malice ; elle arrive à transcender ce type de comédies pour aller vers des registres plus dramatiques et d’émotions. Dans ces comédies, elle y joue des cadres dynamiques (avocat, designer ou rédactrice magazine…) à la situation  professionnelle très active, mais à la vie privée compliquée et peu épanouissante, ce qui « pimente » la fiction.

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Par son jeu d’actrice, elle arrive à moduler ses émotions dans des films pourtant bien calibrés et surtout romantiques. On le voit d’abord dans « l’amour c’est mieux à deux »(2010), « la chance de ma vie »(2011) et surtout dans « 20 ans d’écart »(2013).  Elle « explose » dans « Victoria »(2016) en avocate surmenée, mère de famille contrariée. « Victoria », comédie dépressive tellement puissante et bien écrite qu’elle ringardise impitoyablement les anciennes comédies romantiques de Virginie Efira. En outre, ce qui fait la force de cette actrice fondamentalement, c’est sa plastique parfaite mais elle arrive à dépasser cela pour incarner avec justesse des femmes actives bien de leur époque et de ces problèmes. Elle n’a pas peur du ridicule dans ses films par exemple, ce qui est moteur de situations souvent comiques.

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Je vous recommande ainsi fortement « 20 ans d’écart »(2013) de David Moreau, comédie franchement drôle et bien écrite, où elle est rédactrice à « Rebelle », magazine féminin branché à la recherche de « hype » et de sujets à la mode et justement, afin de prouver sa « branchitude » et obtenir une promotion, elle décide de sortir avec un jeune étudiant Balthazar de 19 ans (Pierre Niney) ce qui provoque jalousie et ricanement de la part de ses collègues, mais aussi situations rocambolesques voire vaudevillesques.

Une bonne comédie bien de son époque, où je vous conseille une scène culte de mode avec l’inénarrable et redoutable Blanche Gardin en photographe de mode tyrannique et odieuse (et n’oublions pas le génial Gilles Cohen en rédacteur en chef du journal, personnage complètement azimuté et toujours à la recherche de LA tendance ; c’est clair que l’on est loin, très loin de l’ambiance des films de Jacques Audiard le concernant).

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http://www.telerama.fr/cinema/films/20-ans-d-ecart,437904.php

Une actrice (désormais française et belge) qui sait choisir ses rôles avec justesse et précision, où sa nomination aux derniers CESARS 2017  dans le justement superbe  « Victoria »(2016) comme meilleure actrice, prouve qu’elle prend de plus en plus d’importance dans le champ cinématographique français. Des rôles à suivre donc, aussi bien dans le champ populaire que des films plus pointus (n’oublions pas sa prestation étonnante en femme très catholique dans « Elle »(2016) de Verhoeven).

A noter son dernier film « pris de court »(2017) d’Emmanuelle Cuau (dont je vous recommande très fortement son film de 2007 « Très bien merci », long métrage étonnant qui narre l’histoire d’un cadre d’entreprise pris dans l’engrenage et l’absurdité fatale de la machine judiciaire française).

Joe Matt et Peter Bagge: auteurs et héros de la middle class américaine en BD.

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Si pour le site de « Branchés Culture », nous avons fait référence à Adrian Tomine et son style si minimaliste en BD (https://branchesculture.com/2016/02/18/adrian-tomine-ou-lart-du-minimalisme-en-bd/), penchons-nous donc sur deux auteurs de la même veine Joe Matt et Peter Bagge. BD américaine dont l’inspiration et l’oeuvre font référence à la vie des classes moyennes américaines, souvent banlieusardes (Seattle et le New-Jersey pour Peter Bagge, Philadelphie pour Joe Matt).

JOE MATT ET PETER BAGGE:

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Deux auteurs underground, formés sous l’influence de Robert Crumb dont les vies (peu glorieuses) font office de thématiques tout au long de ces BD, vies privées assez dérisoires, avec petites copines névrosées, parents de même et enfants insupportables. Description au scalpel de la petite enfance, de la vie adolescente et même quasi-délinquante pour Peter Bagge. Analyse très fine et prenante des influences adolescentes pour ces vies ordinaires  ; on est bien dans l’underground américain en BD et c’est cela qui est si passionnant (et souvent très drôle).

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Trafics de joints, frère et soeur tyranniques, boulot peu épanouissant, parents (un peu trop) religieux et copines qui vont mal. Ces BD sont passionnantes car criantes de vérité, on sent les choses vécues, voire quasi-autobiographiques.

LE PAUVRE TYPE – SambaBD

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Souvent ces anti-héros mènent des vies un peu ragoûtantes, où le dérisoire côtoie le n’importe quoi ; on y parle de culture décalée, d’épicerie vintage, de disputes entre voisins, entre copains, de cartes fan-clubs ou d’obsessions sexuelles peu refoulées. BD désopilantes car les auteurs se décrivent comme des losers ou névrosés insupportables, des pingres à la vie dérisoire. On est à l’époque seventies chez Joe Matt et les nineties chez Peter Bagge. Toutes ces BD mettent en avant des vies underground de la classe moyenne américaine et avec talent.  On y apprend beaucoup ainsi ; auteurs qui sont dans la lignée des créateurs BD comme Daniel Clowes, Derf Backderf ou Adrian Tomine, même si ceux-ci sont dans une veine plus mélancolique et nostalgique.

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