Niels Arestrup: un acteur méchant?

 

 

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En général Von Choltitz dans « Diplomatie »(2014):

Il est des acteurs dont la réputation les précède et elle est souvent non-justifiée ou un peu exagérée. Exemple flagrant de Karin Viard ou Mathilde Seigner qui passent pour des actrices natures ; Karin Viard  jouant sur l’idée d’être la provinciale montée sur Paris (et qui assume cet état de fait, de Rouen vers Paris plus précisément) et qui est devenue cette actrice mature, un peu bécassine, mais toujours vraie dans la vie et ses rôles.

Métier d’acteurs qui joue beaucoup sur ces notions d’image ou de réputation. En même temps, on peut gloser sur cette notion, mais des carrières ou des non-carrières se font ou se défont sur ces réputations (et c’est bien dommage!).

Après on s’étonne de voir certains acteurs dans des rôles à contre-emploi ; sachant que dans ce milieu, nous sommes aussi dans le politiquement correct, la bien-pensance, des comédiens issus aussi de la télévision et qui assument leur côté très populaire ; Niels Arestrup n’est pas du tout dans cet esprit-là. Lui-même se revendique de l’héritage des acteurs à fort tempérament ou à grande gueule, comme Roland Blanche ou Maurice Barrier.

Dans « un prophète » (2009):

Niels Arestrup et LIAISON FATALE (Blagounette…):

Penchons-nous sur le cas Niels Arestrup à la filmographie passionnante, qui a connu des vides et des pleins comme tout comédien normalement constitué. Carrière théâtrale ou cinématographique passionnante dont on peut avoir un aperçu général dans ses très intéressantes mémoires écrites « tous mes incendies »(éd. Plon, Paris, 2001).

Un acteur au fort tempérament ; cette réputation d’acteur violent lui-même la conteste cependant : elle aurait commencé en 1983 avec la pièce de théâtre « Mademoiselle Julie » avec Isabelle Adjani où les 2 acteurs se seraient soi-disant giflés (ce qu’il conteste avec véhémence). Mais ça lui est resté pendant des années. Un acteur entier qui ne fait pas l’unanimité dans la profession ; Clovis Cornillac dit de lui que c’est un grand acteur mais qu’il ne l’aime pas en tant que personne (allez dans les dents!).

De par ses rôles virils et sa réputation d’exigence, Niels Arestrup s’est forgé une réputation de teigneux, voire d’acteur violent. Et ce ne sont pas ses rôles de « bad guys » dans les films de Jacques Audiard, surtout dans « un prophète »(2009) qui ont atténué cette idée. Ce rôle (César Luciani, un mafieux corse blond!) aura été celui de la consécration pour Niels Arestrup (et un César du meilleur second rôle à la clé!) et une collaboration très riche avec Jacques Audiard.

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Dans un prophète »(2009):

Acteur « méchant » alors, sûrement trop exigeant et dur avec lui-même plutôt ; quelqu’un qui a une haute idée du métier de comédien et qui assume ; il faut suivre avec minutie ses derniers rôles au cinéma où il joue souvent des personnages très adultes, des patriarches manipulateurs, très anxiogènes que ce soit « à perdre la raison »(2012) de Joachim Lafosse ou celui du père étouffant dans « tu seras mon fils »(2011) de Gilles Legrand.

De plus, il a crée lui-même ses propres écoles de théâtre (théâtre du Ménilmontant), avec cette idée de privilégier les pièces, les personnages plutôt que le vedettariat. Comme le déclarait Kad Mérad, dans l’avant dernier SOFILM, en parlant de Niels Arestrup, quelqu’un de dur avec les puissants (financiers, technocrates audiovisuels…) plutôt qu’avec les faibles (les comédiens et les techniciens…) ; en gros, il faut d’abord cerner la bête avant de la juger.

Victor Lanoux et Guy Marchand dans « Cousin, cousine »(1975):

Un comédien qui joue souvent avec les clichés chers à Jacques Audiard sur la virilité masculine (et comment la mettre en brèche), un peu comme autrefois des comédiens à l ‘image de Guy Marchand ou de Victor Lanoux dans les années 1970-1980 qui jouaient sur ce statut-là pour mieux le remettre en cause (exemple de Guy Marchand dans « coup de foudre »(1983) de Diane Kurys ou Victor Lanoux dans « Canicule »(1984) d’Yves Boisset ou même Jean Yanne dans « nous ne vieillirons pas ensemble »(1972) de Maurice Pialat).

Bref, quelqu’un qui s’est adapté parfaitement à la sauvagerie et à la brutalité du monde contemporain et surtout à la société du spectacle en particulier.

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Sur la carrière artistique de Niels Arestrup:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Niels_Arestrup

https://www.france.tv/france-2/20h30-le-dimanche/2205405-invite-niels-arestrup.html