Sujet: le rôle et le statut de la femme dans la civilisation romaine (Epoque royale-République-Empire).

Dans la série, rien ne se perd, rien ne se jette et faisons profiter aux masses populaires nos travaux universitaires ; voilà un bel exposé typique de Master 1 (et je ne vous dis pas dans quelle filière…) pour le cours Femmes et Antiquité. Ca vaut plus que la moyenne non? JUST DO IT!

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Dans presque toutes les sociétés antiques, les femmes n ‘avaient aucun droit et la société romaine ne dérogeait pas à cette règle.

Les femmes de Rome étaient considérées comme mineures, mais son statut et ses rôles dans la société romaine ont bien évolué surtout à l ‘époque du Haut Empire romain.

Dès la naissance de Rome, les femmes sont laissées de côté au profit de mythologies essentiellement masculines (Romulus et Rémus) et ce n ‘est qu’avec l ‘enlèvement des Sabines que la place des femmes dans la Rome antique a son importance dans la mythologie romaine (Manque de femmes pour la ville de Rome à l ‘origine de l ‘enlèvement des Sabines).

ROMULUS ET REMUS (la louve capitoline) :

L ‘enlèvement des Sabines (1634-1635) par Nicolas Poussin :

Les Sabines auront ainsi un rôle majeur dans l ‘aménagement rural et urbain de Rome ( , mais dès l ‘origine, la place des femmes est austère et marquée par une rigidité de tous les instants ; les femmes se couvrent ainsi la tête en public, elles portent des robes de laine (la stolia) ainsi qu’un manteau (la palla) qui recouvrait aussi bien les épaules que les pieds.

Les femmes romaines étaient donc bien entravées par leurs vêtements. Même lorsqu’elles se mariaient, les femmes romaines cachaient leurs corps avec leurs vêtements. Dès le commencement de la civilisation romaine, les Romains cherchent des mères et non des femmes.

Différents habits de la femme romaine :

Mais les femmes romaines cachaient leurs corps sous la Royauté, elles montrent leurs corps sous l ‘Empire…le maquillage et les parfums font ainsi leur apparition sous l ‘Empire ; les corps se magnifient et les miroirs sont des objets courants à cette époque.

Les toges se colorisent (le pourpre est ainsi un symbole luxueux sous l ‘Empire), les coiffures se modernisent et sont de plus en plus voyantes sous l ‘Empire.

Diverses formes de coiffure  pour la femme romaine:

Les femmes romaines sont installées dans le foyer et il faudra attendre des siècles pour qu’elle reçoivent un véritable enseignement scolaire. La matrone est ainsi cantonnée à l ‘intérieur du foyer, alors que les hommes peuvent se rendre à l ‘extérieur.

A l ‘intérieur de la maisonnée, elle tisse des toges et file la laine ; elle ne s’occupe guère des tâches ménagères (sous l ‘Empire, ce sont le plus souvent les esclaves qui réalisent ces tâches ménagères souvent ingrates) .

La femme romaine est une femme d’ordre et de devoirs, et elle ne vit que pour son ménage et ses enfants. Mais selon les époques romaines, on constate des évolutions sociales et politiques dans le rôle et le statut des femmes, entre classes sociales notamment, entre plébéiens et patriciens notamment, entre esclaves femmes et affranchies ; les patriciennes tendent vers l ‘émancipation (mieux éduquées notamment…), alors que les plébéiennes seraient fidèles aux modèles anciens de vertu. Modèles de vertu que l ‘on retrouve dans les cultes religieux (des cultes spécifiques pour les patriciennes, d’autres cultes religieux pour les plébéiennes…).

Tout au long de cette époque, la femme romaine reste sous tutelle masculine, elle ne possède pas le droit de vote. Elle appartient soit à son père étant jeune, soit à son mari. Le rassemblement des femmes romaines est aussi interdit et si elles ont une requête à demander, elles doivent passer par leurs époux.

Ainsi, ce ne sont pas des citoyens à part entière. Et cette notion de dépendance est essentielle pour comprendre le rôle des femmes à cette époque ; seul le « pater familias » est sous la dépendance de personne ; il est dit « sui iris »(autonome en droit), nous sommes bien dans un système patrilinéaire strict.

Par contre, les femmes romaines avaient quelques droits juridiques, comme le fait de témoigner devant un tribunal, elles pouvaient hériter à part entière, elles ont droit comme les hommes à l ‘éloge funèbre lors de leurs funérailles… et les maris pouvaient aussi traduire leurs femmes devant un tribunal en cas d’adultère reconnu.

Ainsi, dans tous les textes latins de l ‘époque, les femmes se définissent principalement selon leurs maris ou familles. Les femmes, sous la République, se marient très jeunes et ont des rapports sexuels de même, vers 12 ans environ. Actes sexuels qui n ‘ont de buts que la procréation et non le plaisir sexuel.

Selon Sénèque : « le sexe féminin est fait pour obéir, le masculin pour commander ».

Mais à la fin de la République et sous l ‘Empire, de nombreux hommes romains s’engagent dans l ‘armée de métier, laissant les matrones s’occuper du foyer et des enfants, ce qui leur donnent encore plus d’importance dans la vie de la Cité.

De plus, avec l ‘arrivée de nouvelles esclaves, les matrones romaines se voient libérer de nombreuses activités ménagères ou sociales, ce qui favorisent leurs émancipations sociales.

De plus, sachant que dans le monde romain, la mortalité infantile est très importante ; beaucoup de bébés ne dépassent pas un an de vie ; les relations mère-enfants sont donc souvent inexistantes à cet âge-là ; il existe peu d’affection entre la mère et son enfant sauf à un âge plus avancé. Les matrones sont cependant très respectées à Rome, car elles gèrent la maisonnée ; à l ‘opposé, une femme sans enfants est considérée comme inutile et donc exclue de la vie de la Cité.

Alors qu’accoucher pour la femme romaine est un moment à risque (Un accouchement sur 5 est fatal pour la femme romaine…), peu de médecins s’avèrent qualifiés pour l ‘accouchement.

Mais sous l ‘Empire, on constate de vrais progrès dans divers domaines éducatifs comme la lecture ou le calcul, et même la musique ou la philosophie. La vertu n ‘est pas la seule qualité recherchée et voulue pour les femmes romaines, mais l ‘on recherche aussi sa beauté (intérieure et extérieure).

Les femmes romaines de pouvoir : l ‘exemple d’Agrippine (15-59 ap JC)

Son fils l ‘Empereur Néron  (37-68 ap JC):

Rappelons que d’un point de vue législatif, la femme romaine n ‘a peu ou pas de droits, mais en réalité et de manière indirecte ou directe, les femmes régnaient en maître dans leurs maisonnées ou dans les hautes sphères du pouvoir.

Exemple frappant d’Agrippine, femme de l ‘Empereur Claude, qui use de son influence occulte pour mettre en avant et faire parvenir au pouvoir son fils Néron ; elle aurait fait ainsi empoisonner son oncle l ‘Empereur Claude et mis à l ‘écart le fils naturel de Claude, Britannicus.

Livie (55 av JC-29 ap JC) :

Autre exemple, Livie (55 av JC-29 ap JC), l’épouse de Claudius Tiberius Nero, elle eut 2 fils : Tibere et Drusus ; elle devint la femme d’Octave, futur Empereur Auguste, et poussa pour que son fils Tibère succéda à Auguste comme Empereur (ce qui se produisit en 14 ap JC). On l’accusa ainsi d’avoir organisé la mort des petits-fils d’Auguste afin de mettre sur le trône de l ‘Empire son fils Tibère.

De manière générale, ces femmes de pouvoir ne se mettent pas en avant directement, mais mettent en avant leurs fils ou filles, leurs descendants ou leurs familles afin de conquérir les places ou pouvoirs temporels. Elles règnent ainsi par procuration.

Bibliographie indicative :

-Pierre Grimal, « la vie à Rome dans l ‘Antiquité », PUF, 1994.

-Guy Achard, « La femme à Rome », PUF, 1995

-Joel Schmidt, « Femmes de pouvoir dans la Rome antique »,Perrin, 2012.

PS: Et qui c ‘est qui a eu un bon 14/20 à cet exposé écrit, c ‘est BIBI! YES WE CAN!