A l’heure des mouvements des gilets jaunes partout en France, à l’heure où beaucoup de gens souffrent en silence (ou non) dans leur rapport au travail ou à la vie professionnelle.
Les risques de burn-out par CSP:
Intéressons-nous à des films qui pointent cette souffrance par le biais de la fiction ou du documentaire. La violence sociale dans le monde du travail a souvent été mal représenté au cinéma ; soit elle est caricaturée, soit trop simplifiée alors qu’en France, on compte plus de 29 millions de salariés et un nombre important d’arrêt de travail.
https://references.lesoir.be/article/10-films-qui-font-r%C3%A9fl%C3%A9chir-sur-lunivers-du-travail/
https://www.youtube.com/watch?v=yhZJk5umpTg
Commençons par un film ricain, « Up in the AIR »(2009) de Jason Reitman, Ryan Bingham (Georges Clooney) est chargé de virer aux 4 coins des USA les cadres coûtant trop chers. Nouveau VRP de la désespérance économique, ce personnage est une nouvelle figure du soi-disant modèle économique américain. Un être ni naïf, ni complaisant, ni même brutal ; film ambigu car ce mélange entre brutalité professionnelle rencontre aussi la comédie romantique… « Up in THE AIR », drôle de film où le personnage de Georges Clooney reprend goût à la vie avec la rencontre d’avec Vera Farmiga.
https://www.youtube.com/watch?v=YwLQsMKONz0
Autre film bien « hardos » sur le sujet, « la question humaine »(2007) de Nicolas Klotz, film qui fait le parallèle plutôt audacieux entre la machine capitaliste et les camps de concentration, la Shoah. Film terrible, un cadre y enquête sur la mort d’un directeur de multinationale. Film qui met en parallèle les organisations d’entreprises et les camps de concentration de la Seconde Guerre Mondiale (mêmes buts à terme?).
Film sur le monde de l’entreprise, « Carole Matthieu »(2016), où Isabelle Adjani y joue une doctoresse du travail qui donne beaucoup de son temps, pour peu de résultats. Elle s’insurge contre les techniques managériales brutales de l’entreprise, mais elle est seule contre tous, car la direction en a carrément rien à faire des souffrances de ses employés.
https://www.youtube.com/watch?v=e6utEsinvkM
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18884369&cfilm=13573.html
En avoir (ou pas) (1995) de Laetitia Masson, film qui a été un choc pour moi à sa sortie. Alice, ouvrière licenciée, change de vie…un superbe portrait de femme que je mettrai du même rang que (« Victoria »(2016)) ; à savoir par le prisme de la fiction, raconter des histoires professionnelles du quotidien, à savoir ici Alice, une ouvrière du poisson licenciée et qui décide de changer de vie et de région. Plus précisément, Lyon et sa région où l’attendra un beau footballeur qui saura lui parler et la comprendre.
Film qui mélange gravité et légèreté ; cinéaste Laetitia Masson qui privilégie aussi les plans séquence pour nous montrer une émotion affleurante entre les personnes. Nous sommes bien au centre des enjeux du film et des situations. Situations souvent pénibles comme l’entretien d’embauche, la première vision de Bruno à l’hôtel ou le match de foot à Gerland…Bruno, un ouvrier du bâtiment est taciturne et renfermé, alors qu’Alice est plus ouverte et enjouée malgré les coups pris dans la gueule. Un beau film, malheureusement pas visible en DVD et qui rend bien compte des difficultés à allier vie privée/vie professionnelle, l’intime face à la brutalité du travail.
« La sociale »(2016) de Gilles Perret
Documentaire sur les ordonnances promulguant les champs d’application de la Sécurité Sociale en 1945, meilleurs soins, revenus assurés dans le champ social en cas d’accident du travail, maladie, chômage ou vieillesse. Film aussi sur Ambroise Croizat, le fondateur de la Sécurité Sociale.
https://www.youtube.com/watch?v=1ykrnRM3Vww
« Coup pour coup »(1972) de Marin Karmitz
https://www.youtube.com/watch?v=TUAgCKoAd6U
Période militante rouge de Marin Karmitz avec cette histoire se passant à Elboeuf où des ouvrières du textile se mettent en grève contre leur patron tyrannique, ce qui aboutira à une tactique du « coup pour coup » et à la séquestration du patron. Quasi-documentaire que ce film qui nous montre des ouvrières exploitées ; dernier film comme réalisateur de Marin Karmitz qui sera, par la suite, producteur et distributeur de films.
« The big one »(1998) de Michael Moore
https://www.youtube.com/watch?v=Fm21JY7WhyY
« The big one » est un documentaire américain de michael Moore fait en 1997 lors de la tournée de promotion de son livre à charge contre le capitalisme « Downsize this » à travers les USA. Avec cette tournée de promotion dans plusieurs villes, Michael Moore en profite pour visiter des usines en proie au chômage et des ouvriers désabusés. Il y dénonce dans une séquence hilarante le fonctionnement avec le président charismatique de Nike Phil Knight et le fait qu’il utilise le travail des enfants pour faire marcher ses usines.
https://www.dailymotion.com/video/x360ob
Fermeture de l’usine Renault à Vilvoorde (1999):
https://www.ina.fr/video/CAB97023268
Film aussi documentaire sur la fermeture de l’usine Vilvoorde en Belgique, usine fermée en 1997 par le groupe Renault pour restructurations à grande échelle ; documentaire qui démontre l’inanité et l’absurdité de ce type de fermetures sans accompagnement social ou période de transition pour des milliers de travailleurs.
Film quasi-documentaire et quasi-fiction, où Jan Bucquoy met en scène de quasi-sketchs avec une fausse mort de Louis Schweitzer (patron divin de Renault à l’époque). A un moment, on ne sait plus si on est dans la fiction ou le documentaire.