Faye Dunaway: une icône des sixties et des seventies.
https://www.horschampfrance.com/single-post/2011/09/29/Masterclass—Jerry-Schatzberg
Comme je n’écris que ce sur ce qui m’intéresse, je viens de découvrir « portrait d’une enfant déchue »(1970) de Jerry Schatzberg (merci la Médiathèque de la Roche-sur-Yon). Portrait d’une icône de la mode ; on passe ainsi dans ce film de la découverte du monde de la mode à la vieillesse prématurée de cette personne, complètement dépressive, mythomane et toxicomane vers la fin du film. Film incompris par la critique US à sa sortie (un film de photographe de mode, donc jugé superficiel) et rapidement réhabilité par les Français par la suite.
Un monde de la mode superficiel?
Faye Dunaway en mode TWIGGY:
Très beau portrait de femme et de l’actrice Faye Dunaway par la même occasion, ancienne fiancée de Jerry Schatzberg de 1966 à 1968. Comédienne américaine qui est devenue célèbre avec son rôle de Bonnie Parker dans « Bonnie and Clyde »(1967) d’Arthur Penn. Actrice icônique aussi à cette période, car elle représente une sorte de femme fatale dans « l’arrangement »(1969) d’Elia Kazan. Comme souvent avec les grandes comédiennes et dans un schéma simpliste, elle fut souvent confondue par ses rôles comme une femme froide, névrosée et sophistiquée. Femme sophistiquée et froide mais qui est souvent proche de la déchéance, surtout dans ce film-là. Avec cette idée très américaine, on doit toujours payer sa frivolité, son trop grand succès, MAIS possibilité de rédemption à la fin.
Personnage qui se rend à son mariage dans ce film (véridique!): la mariée était en noir.
Le pitch: une jeune femme recluse dans son chalet sur une île (Long Island sûrement), ressasse son passé fait de rencontres professionnelles et de désenchantement dans le monde de la mode. Personnage de Lou Andréas Sand (référence à Lou Andréas Salomé, muse de Nietzsche et de Rilke) enfermé dans son monde de brillance et de dépression nerveuse, dans sa toxicomanie aussi. Femme qui n’a pas de chance avec les hommes, qui soit l’utilise pour sa plastique et sa renommée, soit elle les plaque à son tour s’enfermant dans sa mythomanie et sa dépression.
Jerry Schatzberg raconte qu’il s’est fortement inspiré des enregistrement qu’il a réalisés avec la mannequin professionnelle Anne Saint-Marie (près de 3H30 d’enregistrement) et Faye Dunaway s’est immédiatement identifiée à ce personnage. Film incompris à sa sortie, les critiques US le taxant de film de photographe de mode, donc superficiel…il est bien plus que ça et il utilise les flashbacks et même les flashforwards pour alimenter le propos du film. Film qui a connu une ressortie grâce à Cannes classics et Jerry Schatzberg, dans les bonus DVD de ce film, ne tarit pas d’éloges sur Pierre Rissient et Michel Ciment pour avoir défendu ce film à l’époque (en 1970) et le distribuant même en France.
Faye Dunaway et Jerry Schatzberg en 2011 à Cannes: ressortie de « portrait d’une enfant déchue ».
Faye Dunaway, icône sublimée voire anxiogène, comme dans l’intriguant « l’arrangement « (1969) d’Elia Kazan (un OVNI pour l’époque ce film) où elle y joue la maîtresse (Gwen) du publicitaire (Eddie Anderson) et qui va chambouler sa vie par sa possession mentale et sexuelle. Le publicitaire est fasciné par elle ; il remet en cause son mode de vie et sa vie privée pour elle. On a donc droit à des tirades insensées sur la vie, la mort ou la vie normative du couple, le tout mâtiné par des discours psychanalytiques et images psychédéliques à la mode à cette époque.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18803482&cfilm=1134.html
Même phénomène avec « NETWORK »(1976) où elle joue une productrice de télévision nouvelle tendance, prête à tous les arrangements professionnels pour faire de l’audience et s’arranger avec la réalité de la TV. Femme froide et calculatrice, elle cherche à tout prix le pouvoir et la reconnaissance dans une industrie télévisuelle mondialisée. Elle y joue une espèce de cinglée de journaliste qui va au bout de sa mission (elle commanditera même le meurtre du journaliste télé en direct).
Photo liée à son OSCAR 1977 meilleure actrice dans « NETWORK »:
Faye Dunaway dans « CHINATOWN »(1974):
https://www.youtube.com/watch?v=T37QkBc4IGY
Ce côté froid et sophistiqué trouve son acmé, avec l’intrigant « CHINATOWN »(1974) où Roman Polanski nous fait une description au scalpel du (petit) monde hollywoodien et de ses bassesses. Elle y incarne Evelyn Mulwray qui engage Jake Gittes afin d’enquêter sur la mort de son mari (femme sous l’ influence déterminante de son père, le menaçant Noah Cross). Elle y incarne donc la muse dans toute sa splendeur au milieu d’un monde corrompu et vicié, au milieu d’un monde d’un monde spéculant sur des terres agricoles de la région…cette pauvre fille a tout le monde sur le dos vers la fin, les mafieux liés à son père, la police qui la soupçonne d’avoir assassiné son mari et en plus, elle se fait assassiner. L’innocence qui meurt…ah putain de monde hollywoodien!!
La fameuse partie d’échecs dans « l’affaire Thomas Crown »(1968):
Femme icônique mise en avant par des films comme « l’affaire Thomas Crown »(1968) et surtout « les 3 jours du condor »(1974) ; femme froide dans ses films? Que nenni mon kiki, elle est capable d’empathie et d’émotions, comme avec le personnage de Robert Redford (Joseph Turner), elle va l’aider à déjouer les complots de la CIA (seuls contre tous! Sacré REDFORD!) et fait preuve d’initiatives. Elle va aussi se le taper le ROBERT REDFORD dans le film…joindre l’utile à l’agréable.
https://www.youtube.com/watch?v=dGK7qVhy4c0
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Sur la carrière cinématographique de Faye Dunaway: